
Ha, quelle belle chose que l’abnégation d’une mère. Ils sont nombreux, ces petits sacrifices du quotidien que nous faisons pour nos chères têtes blondes.
Moi, par exemple, je me bats quotidiennement pour limiter la consommation de sucre de Léonie. Addiction, caries, risque de diabète… Qui voudrait cela pour la chair de sa chair ?!!!!!
Je me dévoue donc pour finir toutes les douceurs qu’on lui offre – le soir devant la télé, pendant qu’elle dort, afin de lui épargner évidemment l’expérience de voir sa mère souffrir pour elle.

Et récemment, pour son anniversaire… Bon, ça m’ennuie de donner l’impression que je me fais mousser mais… Au lieu de coudre pour moi-même comme je le fais toute l’année, j’ai pris trois jours pour lui confectionner une robe ! A sa taille et tout !
Mère de l’année.
Sérieusement, d’aucuns s’en souviendront (et sinon, ils cliqueront ici), la couture en miniature ne me passionne pas pour un rond. Passer plusieurs heures sur un petit machin qu’elle portera deux mois grand maximum, merci mais je vais plutôt me refaire une chemise.
Cependant, je lui fais toujours une robe pour son anniversaire. C’est un petit rituel que j’ai instauré dès le premier, avec dans l’idée de lui constituer une petite collection qu’elle pourra conserver comme un souvenir de ses changements d’année – et de sa si dévouée môman.
Autant les deux premières robes (la verte pour 1 an, la blanche pour 2 ans) avaient été essentiellement symboliques, portées le jour même pour la photo puis accrochées en trophées dans sa chambre, autant je fonde beaucoup plus d’espoir dans la pérennité (relative) de la troisième.
Je ne trouvais pas trop l’inspiration dans mes patrons Burda enfant, quand j’ai eu un petit coup de cœur pour ce modèle Ottobre, aperçu en feuilletant le magazine chez le buraliste.
As-tu déjà cousu Ottobre ? Si tu aimes Burda, tu devrais t’y retrouver. Pas de plan de coupe, des instructions visiblement facturées au mot supplémentaire, et toutes les tailles tracées avec la même ligne unie : tout ce qu’on aime, à la Confrérie des Couturières Masochistes.
Le modèle, cependant, n’est pas complexe. Et heureusement, parce que je m’y suis collée le mardi soir pour une robe à lui faire porter le vendredi. La procrastination, n’est-ce pas la meilleure façon de donner une pointe de piment à la vie ?

Ce confortable molleton biologique vient de la Mercerie de l’Etoile de Coton. On pourrait croire que pour un 30 avril, il aurait été trop chaud. Mais ça, c’est dans un monde idéal où le printemps commencerait le 20 mars. Au regard de la météo de giboulées/vent/15° qu’on se tape depuis deux mois, la robe est parfaite.
Le réchauffement climatique, encore une promesse non tenue.
J’aime ce petit combo de couleurs, qui s’éloigne du pastel tendre du modèle original, mais qui nous rapproche d’un petit esprit seventies qui me plaît. Elle sera encore parfaite cet automne, quand Léonie fera sa première rentrée à l’école… Excusez-moi, je vais sangloter et je reviens… Alors oui, c’est vrai, je me tape son chocolat Kinder quand elle a le dos tourné – mais il n’empêche que je ne suis qu’amour fusionnel pour cette petite personne, et l’idée de balancer ma chouquette dans le grand bain de la vie sociale, avec tous ces Méchants Morveux Mal Élevés, tend à me briser un tout petit peu le cœur, chaque jour qui me rapproche du 2 septembre.
Tu la sens, la maman qui a lu trop d’articles anxiogènes sur le harcèlement scolaire ? En plus, au cours de krav-maga, ils ne prennent pas d’inscriptions avant 8 ans.
Bref, ma dépression pré-scolaire n’étant pas le sujet, la robe ira parfaitement pour cet automne, parce qu’elle est une demi-taille trop grande. J’ai fait la taille 98 (Léonie mesure environ 95cm pour le moment), et ma seule fantaisie a été d’ajouter des surpiqûres assorties, aussi décoratives que pratiques (pour maintenir les coutures bien ouvertes à l’intérieur et éviter de disgracieux renflements).

L’intéressée, elle, a adoré sa robe arc-en-ciel. C’est aussi une nouveauté, cette année : c’est la première fois qu’elle était consciente de ce qu’elle portait. Je lui ai fait un premier essayage sans les manches. Comme elle voulait la garder sur elle, je lui ai expliqué que je devais coudre les manches d’abord.
Quand je lui ai montré la robe définitive, le matin de son anniversaire, sa première remarque a donc été : « Hooo trop cool, tu as cousu les manches ! » (véridique).
Bah oui ma chérie : Maman n’est peut-être pas la Mère de l’année mais quand même, elle coud les manches.
Ca y est, je crois que l’idée de coudre davantage pour elle fait enfin son chemin dans mon fonctionnement couturesque totalement auto-centré. Elle grandit un peu moins vite (toujours trop vite, évidemment, mais c’est un autre débat) et elle apprécie certains vêtements.
Par ailleurs, elle n’est guère difficile du point de vue vestimentaire. Son père, qui est en charge de la mission d’habillage le matin, la sape régulièrement comme une petite migrante qui va faire les parebrises à Porte de la Chapelle – et elle s’en accommode tout à fait. Il n’y a que moi qui fais des micro-AVC en la retrouvant le soir.
Voilà, ma Léonie a trois ans. Ce n’est pas pour me la péter (encore), mais cette enfant est vraiment ma plus belle réalisation : facile à vivre, vive et futée, empathique, démonstrative (« maman je t’aime vraiiiiment fort ! » « papa tu es le meilleur des meilleurs ! »), drôle et clownette, sociable…
Moi, je ne suis définitivement pas la mère de l’année, mais elle, c’est vraiment la pitchoune de mes rêves. Ca méritait bien une robe par an !
Je vous laisse, j’ai son œuf Kinder à finir devant Koh Lanta, et ce petit jouet ne va pas se construire tout seul.
A bientôt avec de la couture pour MOI !
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.