
Chers visiteurs (couturières amateurs, ami de passage, Maman) : vous qui venez me lire ici de votre plein gré, j’ai une question à vous adresser avant de rentrer dans le sujet du jour.
Vous fûtes nombreux(-ses) à réserver un excellent accueil au manteau napoléonien, tant au vêtement en lui-même qu’à l’article qui eut la bonne grâce de vous divertir. Vous m’en voyez absolument RA-VIE.

Quand j’ai ouvert le blog en 2012… (ne cherchez pas les articles antérieurs à 2019, je les ai supprimés l’année dernière avec cet enthousiasme qui me caractérise si souvent lorsque je prends une mauvaise décision que je vais regretter trois jours après)… Donc, disais-je, quand j’ai ouvert le blog en 2012, c’était par envie de partager mes premières coutures dans une blogosphère créative alors en pleine effervescence, mais aussi et surtout pour le plaisir d’écrire. Je griffouille depuis que j’ai l’âge de tenir l’un de ces petits carnets fleuris (variantes possibles avec chatons ou dauphins) qui ferment avec un minuscule cadenas… Journaux que j’ai tenus avec régularité sous diverses formes, avant de les jeter quelque part vers mes 25 ans… Un jour, je ferai un article sur mon sens absurde de la décision arbitraire.
Donc voilà, cette tranche de vie pour vous dire que je suis contente de lire que vous êtes content(e)s de me lire.
Seulement voilà, cette année j’ai de grands projets. Je me suis fixé l’objectif de développer une activité professionnelle autour de la couture. Il y a trop longtemps que j’aurais dû prendre cette décision, et ce sera pour cette année. Donc de la couture, je vais en manger, mais beaucoup moins pour ma pomme, car je n’ai trouvé aucun business angel désireux de me financer pour coudre mes propres fringues (ce manque d’esprit d’initiative me désole). On va être dans le prototype, le crash-test, des choses pas très publiables au début.
Pour autant, je garde l’envie de maintenir ce blog actif, même s’il ne s’agira pas toujours d’y présenter mes cousettes.
D’où la question : chers visiteurs (couturières amateurs, ami de passage, Maman), qu’est-ce que vous aimeriez lire ici ?
Des articles d’inspiration et de tendances ? Des retours en image sur d’anciennes cousettes et sur leur durabilité ? Des sélections de patrons que j’ai envie de coudre (ou pas) et pourquoi ? La présentation du Burda du mois analysé à la sauce Marjo ? Du décryptage de la langue elfique burdesque, que je commence à bien maîtriser ? Des articles qui n’ont rien à voir avec la couture ? Le récit de ma dernière IRM des lombaires (c’est moche de vieillir) ? Des conseils morpho, un programme de régime pour perdre 10 kilos et toute joie de vivre en 5 jours ? Un quizz pour savoir si vous êtes faite pour être éleveuse de chèvres ? Votre horoscope ? (si oui merci de bien préciser votre signe en commentaire)
Bref : que cherchez-vous dans un blog et qu’aimeriez-vous trouver dans celui-ci ?
Je vous arrête tout de suite sur un truc : pour les tutos couture, hélas, ça ne se passera pas ici. Déjà parce que tout ce que je pourrais vous montrer est couvert par 50 autres articles très bien foutus (parcourez le blog de Coupe Couture et vous aurez déjà la réponse à la moitié de vos questions) ; ensuite parce que la rédaction d’un tuto original (et pas pompé sur celui de la voisine heiiiin), ça demande beaucoup de boulot, et ma flemmingite aiguë est en pleine rébellion à cette idée.
Bien. La discussion étant ouverte, je vous laisse la parole. Et je peux passer au sujet de la semaine, et vous parler du gars Gaston, un modèle de pantalon par République du Chiffon.

Il s’agit d’une couture de septembre 2019, destinée à compenser mon échec toilesque avec le modèle Persephone, puisque Gaston est un peu son cousin francophone. Taille haute, jambes larges et esprit « c’est nous les gars d’la marine ». Et pour les deux, une nette tendance à souligner des hanches et un bidon post « orgie des fêtes de fin d’année »… qui n’en demandaient pas tant. Tiens, une rubrique qu’on peut déjà virer des suggestions : les conseils morpho.
Car oui, je me suis voilé la face : ce type de pantalon, c’est extrêmement joli sur les filles ayant une silhouette en H, mais bien moins flatteurs sur les A dans mon genre (donc aux hanches plus larges, et qui ont en plus du relief de profil).
La preuve en photos choc sur Sabali, le Blog Qui Vous Dit la Vérité.
La version « Instagram » : photo de gauche, nombril collé à la colonne vertébrale et risques de lésions cérébrales liées au manque d’oxygénation. Et la version « Vraie Vie » : photo de droite, le ventre en position normale mais la certitude que Sylvie de la Compta va vous féliciter d’attendre le p’tit deuxième.
Je suis un petit A : je fais un 36 du buste, un 38 aux cuisses et un 40 aux fesses/hanches (bigre, c’est qu’on se rapproche vous et moi, que d’intimité partagée, d’un coup !). Ceci est la résultante d’une grossesse passée à me goinfrer sans le moindre self-control (+18 kilos au compteur trois semaines avant le terme, et après j’ai foutu le feu à la balance). Tous les experts qualifiés (c’est-à-dire les meufs qui traînent sur les forums de grossesse) m’avaient vendu du « non mais rien qu’à l’accouchement on perd dans les 10 kilos déjà » . A la sortie de la maternité, une fois expulsé mon lardon de 3,2 kilos, il m’en restait toujours 12 de plus qu’au départ : je peux vous dire que je faisais la gueule. J’ai réussi à les lourder (très) progressivement, moins 3 récalcitrants qui refusent la capitulation, tous planqués sur mon bassin.
Cette (autre) belle tranche de vie pour vous expliquer pourquoi un pantalon qui part en s’évasant à partir des hanches n’est pas forcément flatteur quand on les a déjà plus épaisses que le reste.
Bon, sur la couture en tant que telle du pantalon, Hollywood ne va pas m’acheter les droits pour en faire un film, le suspense n’était pas majeur. J’ai cousu un 38 selon le tableau des mesures, et ça me va. Mon tissu n’est pas extensible du tout : c’est un denim selvedge (c’est-à-dire dont la toile est très serrée, et dont les extrémités renforcées par des lisières) que j’espérais un peu plus rigide qu’il ne l’est finalement – je le trouve un peu trop souple pour le modèle. Le patron est conseillé avec un tissu ayant un peu d’élasthanne, et c’est un bon conseil, suivez-le : j’ai déjà pété trois fois les surpiqûres de la braguette en l’enfilant (bah oui, le passage des fameuses hanches en 40 dans un pantalon taille 38). Je les ai refaites à la main, et le résultat donnerait un début d’ulcère à la première d’atelier chez Chanel, mais enfin ça fait la rue Michel.
La modification majeure, c’est que j’ai remplacé la fermeture éclair par une braguette à boutons. C’était le seul truc que je voulais vraiment garder de l’esprit du Persephone. J’ai utilisé les pièces du patron, et je les ai montées selon la technique expliquée sur Persephone.
Permettez-moi, puisque je parle de boutons, de terminer sur une anecdote. Ou plutôt, devrais-je dire, une malédiction. Savez-vous quel est mon super-pouvoir de couturière ? C’est celui de foirer systématiquement toutes mes boutonnières. Elles sont toujours trop petites, quel que soit le vêtement, quel que soit le bouton.

C’est quand même pas compliqué, nom de Dieu. On envoie des hommes sur la Lune, et moi je n’arrive pas à faire des boutonnières à la bonne taille. Quand j’ai commencé à coudre sur ma bonne vieille Brother mécanique, j’avais une boutonnière « 4 étapes » et ma mère trouvait déjà que c’était le top de la modernité. Aujourd’hui, sur ma Brother Innovis A150, j’ai une dizaine de boutonnières automatiques « 1 étape » : en gros, on insère le bouton dans le pied, la machine calcule la bonne dimension de la boutonnière et fait le boulot toute seule. Limite, tu vas te faire un café et étendre une machine, et quand tu reviens, ton vêtement a douze boutonnières parfaites.
Mais non, pas pour moi. Même comme ça, j’arrive à faire des P*** DE BOUTONNIÈRES TROP PETITES. Ça n’a pas loupé sur ce pantalon, et comme elles étaient cousues hyper serré, j’ai dû repasser dessus et les recouvrir avec d’autres boutonnières plus longues faites à la vieille machine mécanique.
Bilan : ce pantalon est bien mais pas top. Au rayon des « plus », il est confortable même avec sa taille haute, et il est original. Au rayon des « moins », je ne trouve pas qu’il me fasse une très jolie silhouette, et je ne le porte pas pendant la saison froide parce que les chevilles à l’air en plein janvier, ça me fait faire ça (vous noterez que je fais pour vous une sélection poussée de mes meilleures photos) :
Ce sera tout pour aujourd’hui. J’attends vos retours pour faire chauffer le prochain article ! Bonne semaine !
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