
Fun fact about me : je suis légèrement obsessionnelle. Je fonctionne au coup de foudre pour toutes les choses qui comptent : l’amour, la couture, la musique, les chaussures. Et quand un nouvel objet du désir entre dans ma vie, je ne pense plus qu’à cela, jusqu’à ce qu’il entre en ma possession. Tiens, demande à mon jules, par exemple : je lui ai couru après pendant plus de deux ans avant qu’il ne cède (d’épuisement). Et aujourd’hui nous vivons une si belle histoire d’amour réciproque ! J’envisage même de le laisser sortir de la cave pour la première fois cette année ! #socute #couplegoals
La foudre m’a de nouveau saisie récemment, au détour d’un grand moment de vie fort bien employé à ne rien foutre sur Instagram. Je suis tombée sur la nouvelle collection de patrons I AM Patterns : quatre très beaux modèles originaux et structurés, loin de l’éternelle blouse à volants dans l’éternel tissu tendance que tout le monde il a le même.
Et mon coeur a été particulièrement chamboulé par cette beauté de blouse « I AM IRMA ».

J’ai tout de suite adoré son côté drama queen : l’ampleur assumée, l’ourlet asymétrique, les manches papillon théâtrales – associés à des éléments intemporels comme un petit col ultra-classique et une élégante patte de boutonnage cachée.


Il fallait donc qu’Irma fut mienne, immédiatement, avant tous les autres projets que j’avais sagement recensés et organisés chronologiquement dans ma « liste de couture de l’automne ». C’est fou, parce que je suis à la fois organisée jusqu’à la maniaquerie (ex : je fais nos comptes à l’euro près tous les mois) et plus impulsive qu’un chaton devant une pelote de laine (et donc on a quand même des fins de mois qui commencent vers le 10). On va dire que c’est ce qui fait mon charme ! (message non approuvé par la Banque Populaire)

Voilà, du coup je fais une liste de projets couture, et je la bousille en 27 secondes. Mais la vie est trop courte pour ne pas céder à la passion de temps à autre. C’est une leçon de vie que je tiens d’un roman Harlequin, celui où la riche châtelaine désœuvrée tombe sous le charme du ténébreux ouvrier venu réparer son toit, et évidemment au début elle est rebutée par son apparente rudesse, mais ensuite elle découvre qu’il lit Châteaubriand en secret dans sa chambrette, et petit à petit elle se sent défaillir en découvrant la délicatesse secrète de ce bel homme aux mains calleuses, tandis que lui commence à craquer pour elle à force qu’elle lui apporte des tartes aux pommes toutes les deux heures, sauf que bon, c’est pas très cool pour le châtelain mais en même temps on découvre à la fin qu’il s’envoie la meilleure amie de la châtelaine depuis des lustres, et puis ça finit que le châtelain va chercher des noises à l’ouvrier en plein travail sur le toit, et il essaie de le tuer, mais tel est pris qui croyait prendre, il glisse et tombe de 4 étages, et sa fortune passe ainsi dans les mains de Madame qui pleure un peu mais qui se console en mode peau de bête devant la cheminée avec son nouvel amant.
Mais j’ai comme l’impression que je digresse.

J’avais déjà le tissu parfait en stock, cette popeline bleu ciel bio de chez Amandine Cha, dont l’irréprochable qualité made in France n’est plus à démontrer. Le souci évidemment, c’est qu’un vêtement ample en popeline bleue, ça peut vite tourner à la blouse d’hôpital. Et je n’ai ni COVID, ni amygdales, ni appendicite, ni aucun autre accessoire de ce type à assortir à un petit look médical.
D’où l’idée de tout miser sur une customisation un peu tapageuse, façon broderie folklorique. Un peu comme si une chemise Oxford classique faisait un enfant à une blouse hippie seventies.



Sur la phase de gestation : une petite semaine s’est écoulée entre la découpe du tissu et la couture du dernier bouton (et il faut ajouter à ça la découpe et l’assemblage du patron PDF, étape que je déteste parce que je suis feignasse, mais que je me suis imposée parce que je suis pingre). La broderie, faite avant l’assemblage, m’a pris, quoi, un épisode de Koh Lanta, un replay du documentaire Arte sur Janis Joplin et deux rediffs de Stéphane Plaza le dimanche après-midi, je dirais ?…
Pas de difficultés particulières sur l’assemblage, sauf une : un embu de tête de manche sacrément réticent, qui m’a donné des suées. Moi qui me vante habituellement de monter mes manches d’une main tout en me faisant les ongles de l’autre, je dois admettre que j’ai bien lutté et je reste relativement insatisfaite du résultat. Du coup, pour me la péter, je suis obligée de me rabattre sur ce col chemisier monté avec minutie :


Reste, bien sûr, à assumer le port de la chose. Il est certain que cette blouse m’éloigne assez drastiquement de mon style habituel, vêtements près du corps, coupes droites. Dieu merci, approchant l’âge canonique de 40 ans, j’ai atteint ce stade merveilleux où je me contrefous enfin de ce que pense autrui de ma tenue, de ma coiffure, de mes tatouages ou de mon maquillage. Ma belle Irma est, je le dis en toute subjectivité amoureuse, un beau vêtement bien réalisé et je la porterai fièrement. Pour la styler correctement, il suffit de l’associer à un bas près du corps pour éviter l’effet montgolfière. Et je trouve qu’elle fonctionne aussi bien col ouvert que col fermé (comme dirait mon gynéco). J’adore notamment ce petit look jean skinny + derbies :


Voilà, mon désir pour Irma ayant été assouvi, je vais pouvoir passer au reste de ma liste – et achever de la piétiner sans remords, puisque deux autres patrons indépendants m’ont également fait chavirer cet automne…
Pauvre de moi, petit coeur fragile à la merci permanente de la folie amoureuse.
A la revoyure pour vous montrer tout ça !
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