
Alors OUI, c’est sûr, par rapport à la précédente, celle-là est nettement moins bigarrée.

Car c’est bien beau, de s’habiller comme un feu d’artifice une fois par an pour aller célébrer l’amûûûr, mais le reste du temps il y a la Vraie Vie. Il y a ces journées qui commencent par une crise aiguë de putainjairienàmemettrisme, quand l’intégralité de ton dressing a autant de sex-appeal qu’une charrette de chiffonnier.
Dans ces moments-là, il te faut une robe qui soit ta meilleure alliée. Ta meilleure amie. Qui sera là, toujours pour toi, n’importe où quand tu voudras, toujours la même, un peu bohème, quitte à faire des folies…

… Je suis désolée, ça fait une petite semaine que je prépare les grandes lignes de l’article dans ma tête, et à CHAQUE FOIS je finis par me pourrir le cerveau avec cette chanson, donc tu vas souffrir avec moi.
Bref, une robe noire multifonction : ce n’est peut-être pas le vêtement le plus waouh que j’ai cousu, mais c’est LE basique à avoir dans sa garde-robe automnale, Mesdames. Car elle s’accorde à toutes les situations. Et comme j’ai noté que vous aviez apprécié mes mises en situation dans l’article précédent, j’ai rappelé la production pour avoir des rallonges de crédit et vous faire encore rêver – chuut, ne dites rien, votre bonheur, c’est juste mon job.

1/ Une réunion au bureau ? Alors voici une tenue parfaite pour un look corporate à la conf call de braisntorming sur le prochain event de team building, mais aussi casual pour enchaîner sur l’afterwork en mode chill après le bureau.
(Tu saignes du nez ? C’est normal. Dire qu’il y a des gens qui vivent vraiment ça.)
2/ Une soirée entre amis ? Je te présente cette petite robe polyvalente, à la fois sage en début de soirée grâce à sa longueur raisonnable, mais sexy en diable, avec son buste ajusté et son décolleté arrondi, parfaite pour le moment où tu seras à 4 grammes sur le dance floor, prête à rejouer la scène finale de Dirty Dancing.

3/ Un vernissage, une soirée à l’opéra, un boulot d’hôtesse au Salon de l’Auto ? Ne cherche plus, voici la robe qui fait le job, car elle matche avec absolument toutes tes paires de talons hauts.
4/ Une robe confortable pour une bonne séance de glande à la maison devant Netflix ? Ca fonctionne à nouveau, grâce à cette petite maille à l’extensibilité bienvenue.
Eh oui, un vrai kit de survie, cette petite robe noire qui ne paie pas de mines. En même temps, quoi de plus normal pour une robe H&M ?
« … Hein, quoi, elle a dit H&M ? Cette grande marque suédoise de fast fashion qui fait bosser des Pakistanais de douze ans pour un salaire d’esclave ? »
Eh oui. Enfin pas la robe : seulement le patron. Car cette délicate « robe patineuse » (skater dress en anglais) est la copie conforme d’une version en jersey gris provenant de la grande marque suédoise. Robe que j’avais déjà achetée sur un vide-grenier. Donc autant vous dire que sur ce coup-là, ce n’est pas avec mes sous que le président du Conseil d’administration de H&M a financé l’extension de sa résidence secondaire aux Bahamas.

De manière générale, je peux me féliciter d’avoir atteint, depuis environ 2 ans, l’objectif de « presque-zéro shopping neuf ». Je porte ce que je couds, et quand j’ai besoin de compléments, j’achète des vêtements et des chaussures d’occasion, ou chez des marques éthiques (et comme ça coûte un bras, c’est nettement plus rare).
Bref, la robe de brocante en jersey gris, je l’ai souvent portée, sauf que son jersey avait déjà bien vécu et qu’il boulochait éhontément. Là-dessus, j’avais ajouté une de ces belles tâches de bouffe dont j’ai le secret (« Doigts Palmés » qu’il m’appelle, mon jules), du genre de gras contre lequel toute la puissance de la terre de Sommières ne peut rien.
La robe a donc été décousue patiemment (étape la plus longue de tout le processus), repassée morceau par morceau, et le patron de chaque pièce a été repris minutieusement. J’ai rallongé le buste de 2cm. Et j’ai pris le temps de bien mesurer, vérifier, corriger voire redessiner toutes les longueurs des pièces qui allaient ensemble, car évidemment, du jersey décousu (et déjà assez déformé par l’usage), ça bouge. Il faut donc faire recoller l’épaule dos avec l’épaule devant, la taille du buste avec celle de la jupe, s’assurer que les découpes tombent au même endroit, etc…

C’était longuet, mais par contre l’assemblage en lui-même ne m’a demandé que 4-5h, dans cette maille côtelée très extensible des Coupons de Saint-Pierre – impossible à rendre correctement sur les photos portées, et c’est bien dommage parce que je suis particulièrement fiérote de cette encolure gansée finie à l’aiguille double, comme les ourlets.

Voilà, cette robe-clone, toute noire et basique et toute H&M like qu’elle soit, est la nouvelle chouchoute de mon placard. Il ne me reste plus qu’à faire d’autres clones à ma nouvelle robe meilleure amie, qui sera là, toujours pour moi, n’importe où quand tu voudras…
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.