
Cette semaine, l’article du lundi est publié un mercredi pour cause d’angine bronchiteuse qui me fait passer un désagréable début de semaine. Pour oublier ce coronavirus naissant, feuilletons ensemble le Burda de mars 2020, fraîchement reçu de la semaine dernière, voulez-vous ?

Tissu imprimé, petite robe, fond framboise et titres jaune soleil, Burda nous crie son allégresse de voir revenir le printemps. Avec de l’avance, car en ce qui me concerne, je vous écris depuis mon gilet-pilou le plus tue-l’amour, le cul dans la cheminée.
On nous annonce de la fraîcheur printanière, du vent marin, du cœur sauvage et du style au bureau (attention, le tout ne sera cumulable que si vous êtes employé sur une plateforme pétrolière offshore).
Pour aller à la source de cet enthousiasme qui sent bon la fleur de cerisier, petit regard d’ensemble sur les dessins techniques :

A ce stade balbutiant, je vous l’avoue, pas de poussée de sève dans le palpitant (ni ailleurs) en ce qui me concerne.
Commençons par les hauts, et notons en premier lieu ce top en jersey jaune au dos twisté. Il y a un styliste chez Burda dont le kif ultime doit être d’essorer son ligne mouillé à la main : pas UN numéro sans qu’on nous colle un modèle en jersey avec un nœud tortillé dans un coin ! La blouse ample façon paysanne, c’est un autre grand classique Burda que je n’aime pas non plus – rien que l’idée de coudre un truc qui s’appelle « blouse paysanne » me donne l’impression d’être la Petite Fadette courant la campagne berrichonne en sabots de bois.
Eventuellement, je pourrais me laisser tenter par le petit polo pour m’en faire un basique. J’ai peut-être même déjà une maille en stock qui ferait pas mal l’affaire, à y penser. Mais en virant les plis asymétriques du côté (autre récurrence bien connue des amateurs du patronneur allemand).
Pour les robes, c’est principalement quatre versions d’une robe-chemise assez simple. Je m’ennuie, Burda, je m’ennuie… Sauf pour les détails volantés de la version en Lyocell denim, qui je l’admets, flattent la petite princesse-enfant qui n’est pas encore totalement morte au fond de mon être adulte à coupe de cheveux androgyne.
On notera que le styliste-noueur fou a encore frappé, avec une robe à la construction nouée à la taille – idéale pour souligner un ventre proéminent. Mais qu’on l’envoie sur un voilier faire des nœuds marins, bon sang !
Burda, qui n’a jamais eu peur du recyclage, nous ressort aussi un patron de robe « vintage », décolleté en cœur, coupe fourreau et ceinture à nouer à la taille. Pourquoi pas, si vous avez une garden party chez la sous-préfète.
Du point de vue des pièces plus techniques, vestes et pantalons, peut-être aurons-nous cette fois matière à un coup de cœur ?
Pas avec le blouson façon bombers, que je trouve trop simple dans sa proposition (étonnamment coté « trois points », c’est-à-dire nécessitant des connaissances approfondies). Ni avec le blazer version longue, à retenir éventuellement dans l’hypothèse où vous envisageriez de sortir de la prostitution en séduisant Richard Gere. Ni dans la petite veste courte et carrée, malgré de jolis empiècements de dentelle (et un mannequin qui aime se chatouiller le visage avec les premières récoltes de l’année).
Par contre, OUI (enfin !!) avec l’autre variante du blouson-bombers, en version droite avec encolure en bord-côte tricolore. J’aime ses lignes droites et la fantaisie de ce col. C’est le modèle qui me plaît le plus de tout le numéro. Mon côté patriote, sans doute.
Pour les futals (futaux ? ), deux modèles amples, dont une jupe-culotte en lin flatteuse sur le mannequin mais dont je redouterais le côté « grosses hanches – gros cul » sur moi, et un jean à jambes larges qui a de jolis détails, mais que je vais zapper pour les mêmes raisons.
Pour les jupes, un vêtement que je couds et porte peu, je renonce bien volontiers à la version tournoyante et fluide, mais je pourrais me laisser tenter par celle à la coupe droite, en raison du détail original de la ceinture tressée – ô Femme, ta futilité !
Côté grandes tailles, même tendance à la robe chemise, au blazer qui tombe aux genoux et aux coupes pas trop travaillées :
Et il y a aussi quelques modèles pour les nains, notamment une petite salopette que je trouve mignonne pour aller à la pèche aux mouleu-mouleu-mouleu (désolée, ma fille est en pleine période « comptines »), sauf pour les attaches en plastique que je n’aime pas et à la place desquelles je verrais plutôt des bretelles plus classiques.

Bien sûr, le Burda de mars, c’est traditionnellement celui des robes de mariées. Un seul modèle cette année, une version de créateur (une marque viennoise) que je trouve pas trop moche, même si mon cœur irait vers d’autres modèles si c’était pour moi. Car je rêve de me coudre une robe de mariée depuis quelques années, mais visiblement les discrets messages subliminaux que je laisse à mon compagnon n’ont pas encore porté leurs fruits. Ce lâcher de colombes dans la maison sur fond de Marche nuptiale de Mendelssohn n’était peut-être pas assez explicite, après tout.
Enfin, terminons en rendant hommage au stagiaire de 3ème qui, chaque mois chez Burda, s’attelle à l’écriture des pages inutiles. Franchement Burda, est-ce que je te paie 6€ par mois pour me faire conseiller sur des parfums et des rouges à lèvres ? Vire-moi tout ça et mets-moi plus de couture.
Alors, des modèles qui vous tentent ?
Toute catarrheuse que je suis, je vous embrasse et vous dis à la semaine prochaine pour causer sur le thème d’une maille endroit, une maille envers.
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