
Après une coupure bienvenue, le temps de sauter d’une année à l’autre, je reprends les hostilités ici.

Comme c’est encore autorisé par la bienséance, je te souhaite, lectrice, lecteur, une bien belle année 2021 – si possible, moins masquée et moins gelhydroalcoolisée, hein.
Forte de cette volonté de fer qui me caractérise pendant une douzaine d’heures, chaque 1er janvier, j’ai pris de solides résolutions. Faire du sport trois fois par semaine ! Arrêter de grignoter toute la journée comme une souris boulimique lâchée dans une boulangerie ! Et Coudre Mieux.

… Ce bel éclat de rire passé, et tandis que je me baffre les derniers chocolats de Noël de ma fille (c’est mauvais pour ses p’tites dents), on peut se concentrer sur la seule déclaration du lot qui ait un avenir. Coudre Mieux. Oui, avec des Majuscules, car On Ne Déconne Pas, Là.
Ce sera vraiment ma ligne directrice pour l’année à venir, que je déclinerai régulièrement ici. Choisir de façon très rigoureuse mes tissus (l’expérience du pull rouge n’est pas étrangère à cette épiphanie, j’crois bien), recycler mes chutes, coudre de façon raisonnée des vêtements que je serai susceptible de porter souvent, travailler la technique encore et toujours pour des fringues solides et durables, et… patronner mes propres vêtements. Je vous présente donc ce pantalon, premier-né de la Maison Marjo (haaaan j’adooore).


Depuis début janvier, conséquemment, ma productivité en « vêtements finis » a diminué, parce que je patronne et je toile à gogo. Oui, je TOILE. Pour ce pantalon, il m’a fallu deux toiles et demie pour arriver au résultat espéré, ce que je trouve plutôt correct. Une toile pour réaliser que mon premier patron était complètement à côté de la plaque, une toile pour faire la v2 avec les ajustements nécessaires, et une demie parce que j’ai repris et charcuté cette même toile pour arriver au résultat final.

Comment te dire à quel point je suis ravie du résultat sans passer pour la meuf qui se la pète grave ?… Bon, tant pis, je serai la meuf qui se la pète grave mais : JE SUIS TELLEMENT RAVIE DU RESULTAT. Je voulais obtenir exactement ce type de pantalon à pinces type chino, assez masculin dans l’esprit – l’élégance androgyne restant encore et toujours mon idéal vestimentaire. J’avais pour cela le tissu parfait en stock, un sergé noir assez lourd et non-extensible offert par ma maman à mon dernier anniversaire – que j’avais choisi, à l’époque, avec ce type de projet en tête. Cohérence. Bravo, Moi !! (signé : la meuf qui se la pète).
Niveau inventivité technique, on n’est pas sur du gagnant de concours Lépine du futal, on reste sur les classiques du genre. Poches italiennes, deux plis devant, pince dos, ceinture en forme avec passant, poches arrière passepoilées.


J’ai choisi de faire mes fonds de poche dans une chute de ce joli tissu imprimé dentelle, ce qui n’est pas forcément une bonne idée, car une poche à double passepoil sur les fesses, qu’est-ce qu’elle fait ?!!??? Elle s’entrouvre. J’envisageais de les coudre à petits points pour les fermer, à regrets (car quand je fais des poches, j’aime autant pouvoir les utiliser) mais mon mec, qui passait au moment d’un essayage, a dit : ho c’est joli ce tissu qu’on aperçoit dans les poches, et c’est comme ça que les poches passepoilées sont restées ouvertes, révélant leurs intérieurs gracieux mais contrastants et si ça te plaît pas, tu verras ça avec mon bonhomme.


Quant à la longueur du pantalon, dès l’origine je l’ai vraiment conçu en imaginant le porter retroussé 7/8ème sur les chevilles, comme on le voit sur la photo de la toile. Comme ça :


J’adore cette longueur que je trouve très flatteuse pour la silhouette. Ceci étant, ce qui n’est pas flatteur pour la silhouette, c’est de choper une pneumonie à force de se balader les chevilles à l’air en plein mois de janvier. Or, quand j’ai essayé le pantalon fini sans le retrousser, avec cette paire de sneakers Bocage que j’aime tant, j’ai eu le coup de foudre pour ce tomber encore plus masculin. Oui, j’ai des coups de foudre pour des tombers de pantalon. Qui es-tu pour me juger, ô âme étriquée incapable de t’enflammer devant les étincelles de beauté qui se cachent dans les miracles minuscules du quotidien ?!! (ha ! dans les dents, hein ?!)

Morale de l’histoire : c’est la première fois que j’ai un pantalon cousu vraiment à ma taille, j’ai soigné mes finitions comme il se doit (faut dire qu’après toutes les toiles, la gamme de montage m’était devenue quelque peu familière) et je le mets tout le temps. Je l’ai même porté samedi dernier pour jouer dans la neige avec ma fille, c’est te dire s’il est polyvalent.



Dernière info : si patronner me prend encore un certain temps, c’est que je le fais sur ordinateur. Car bien sûr, j’ai appris le modélisme classique « coupe à plat » avec papier, critérium 0.5, règle japonaise et tutti quanti – mais moi, ce qui m’intéresse depuis le départ, c’est de numériser le processus. Et donc, en plus de mobiliser mes acquis encore jeunes en modélisme, je me forme en même temps à l’usage des logiciels que j’utilise pour cela. Je ne suis pas manchote avec un clavier et un mulot, mais je n’avais aucune base sur les logiciels de dessin vectoriel ou de modélisme. Ce patron de pantalon a été créé avec le logiciel Valentina, un software GRATUIT (oui) de modélisme qui mériterait clairement que j’en parle plus longuement – et mis en forme, pour impression, sur Inkscape.
A l’occase, si le sujet t’intéresse, je pourrai faire un article sur ces logiciels – tu me diras ça en commentaire.

Me voilà partie pour une belle année de couture, je le sens !! Probablement moins probante pour la reprise du sport et l’arrêt du sucre, mais tant mieux, ça me fera des bonnes résolutions d’avance pour 2022 !
A bientôt !
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