
A mon grand regret, mon amoureux reste tout à fait hermétique à mes allusions quant à un futur passage devant Monsieur le Maire. Je distille pourtant ces appels du pied avec une délicatesse et une habileté rares (que la diplomatie nord-coréenne m’envie).
Car oui, j’aimerais me marier, pour une unique raison fort évidente.
Coudre ma robe de mariée, pardi.
… Oui, pardon, on me dit dans l’oreillette que mes propos ont été coupés au montage. J’aimerais me marier pour DEUX raisons fort évidentes. A) l’amour. B) coudre ma robe de mariée, pardi.
Il fait le sourd, mais heureusement qu’autour de nous, d’autres personnes qui s’aiment ont envie de proclamer à la face du monde leur engagement réciproque. C’est ainsi que nous avons assisté, début septembre, au mariage de Sylvain (le plus vieil ami de mon amoureux) et de Laura – a.k.a. le couple le plus kawaii de la terre.


Et moi, outre la joie de partager avec eux cette belle journée, j’étais toute contente d’avoir enfin une occasion de me coudre une robe sortant de l’ordinaire.

En respectant la contrainte habituelle que je me donne depuis le confinement, à savoir utiliser des tissus de mon stock : aussi bien par souci écologique et militant de déstockage, qu’à cause des oursins dans les poches que me file ma demi-rémunération actuelle.
Entre le projet et le tissu, l’alchimie s’est faite très rapidement. A ma droite, l’envie de refaire une robe bustier depuis des siècles, mais aucune occasion d’en porter une. A ma gauche, 3m de wax dont je ne savais trop que faire. A la croisée des deux : ça.




Le jour-même, il faisait un temps radieux, le cadre était absolument idyllique et j’étais maquillée comme un camion volé. Des conditions vraiment déplorables pour prendre des photos, aussi ai-je préféré concentrer toute mon attention sur les petits fours, la tireuse à bière et les photomatons débiles avec les copains.
Heureusement, la société de production derrière ce blog ne reculant devant aucune dépense pour séduire l’audimat, j’ai eu toute latitude pour recréer les conditions du mariage dans mon jardin.




(Je le dis par honnêteté intellectuelle, mais je trouve l’illusion parfaite. Pas vous ?)
Sur la robe en elle-même : le bustier est un patron Burda de 2012, que j’ai recopié comme base, et puis nos chemins se sont séparés là. Je l’ai allongé, baleiné, passepoilé dans les découpes et doublé. La jupe est un simple assemblage de rectangles froncés, auquel j’ai ajouté des proches prises dans les coutures.


Le bustier est très ajusté, mais aucun souci pour le porter : il m’a suffi de ne pas m’alimenter pendant 48h pour pouvoir la fermer en toute quiétude. Par contre, bizarrement, vers la fin du repas de mariage, mon abdomen est entré en conflit territorial avec les baleines du bustier, chacun revendiquant l’espace vital nécessaire à ma respiration. Je suis au regret d’admettre que le ballonnement abdominal a remporté la bataille sur le glamour éthéré, et que j’ai fini par me changer. Mais l’honneur couturier est sauf, puisque le plan B était une autre robe cousue main – couteau suisse de mon dressing depuis 2017.




Le mariage en lui-même était magnifique et émouvant, et les mariés dégoulinants d’amour réciproque. On a passé un week-end merveilleux avec Sylvain, Laura, leurs familles et leurs/nos amis [mode cluster : ON – mais tant pis, ça valait le coup].

J’ai quand même UNE photo de la robe portée en situation :

Je n’ai pas attrapé le bouquet de la mariée (je savais que j’aurais dû garder mes talons de 10 cm) mais j’ai pompé toutes les idées déco, noté les coordonnées du food truck et gardé l’adresse de la salle. Au pire, je peux toujours coudre la robe… en attendant qu’il se décide.

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