
Bilan couture de la semaine : cette marinière que j’aime d’amour.
Est-ce que le travail soigné et la persévérance paient, dans la vie ?… Il paraît, mais ce n’est pas avec cette réalisation qu’on le démontrera. Ce petit sweat à rayures est une véritable ode à la flemme. Éloignez les enfants du poste, ce n’est pas une leçon de vie pour eux.
Je l’avais en tête depuis quelques semaines, ma marinière en molleton avec ses petites broderies pour la sortir un peu de l’ordinaire. Le patron (Burda 02/2017 modèle #111) avait également été repéré depuis le début :
Je sais que Burda taille large (leur 36 équivaut à un 38 du commerce, en gros). Et quand Burda annonce « oversize », y’a effectivement de grandes chances que tu puisses utiliser ta réalisation comme sac de couchage lors de ta prochaine virée camping.
Mais flemme, évidemment, de faire une toile. J’ai décidé de ne pas ajouter de marges de couture au patron et de coudre à 1,5 cm des bords, donc pour les moins matheuses d’entre vous (et croyez moi, je me compte dans le club) de supprimer 3 cm aux coutures des empiècements latéraux, à la couture intérieure des manches et à l’emmanchure. J’ai conservé une marge de couture aux épaules et aux ourlets. J’ai ensuite enlevé 1,5 cm, toujours sur le patron, au pli du devant et à celui du dos. Donc 3cm sur chacune de ces pièces. Si les plus matheuses d’entre vous peuvent faire l’addition pour le reste de la classe, ça commence à faire un bon paquet de cm enlevés. En termes de rabotage, l’étape suivante, c’était de confier le projet à un menuisier.
Et je suis partie avec ce patron modifié, en confiance, direct sur le tissu. Le reste du chemin ne fut que fleurs des champs, oiseaux qui gazouillent et rayons de soleil rieurs.
Parlons déjà de la flemme des raccords. Alors oui, je pourrais vous dire que j’ai choisi ce patron avec ces empiècements sur le côté « pour jouer sur le sens des rayures et créer un effet graphique« . Cela ne serait pas complètement faux. Mais en toute franchise, j’y ai surtout vu une belle occasion de n’avoir pas de raccords à faire… Le poil dans ma main en a frémi d’aise.
La réalisation en elle même ? Six coutures pour le corps, deux pour les manches, trois pour les ourlets. La confection m’a pris, de mémoire, un peu moins de trois heures. Et le summum, c’est l’encolure. Je n’avais pas coupé le parement prévu au patron, qui me plaisait moyen. J’imaginais plutôt une parementure, sans l’avoir dessinée et coupée pour autant. Et nous voilà jeudi soir, il est 23h, tout est fini sauf l’encolure, j’ai une grosse journée de boulot le lendemain et je sais que si je pars sur le combo coupe-assemblage-montage d’une parementure, je ne finirai pas ce soir, et donc peut-être pas cette semaine.
Clignote alors le panneau de « l’Autoroute de la Solution de Facilité », celle-là même qui se transforme trop souvent en cul-de-sac qui nous fait perdre des heures. Femme faible, je la prends quand même. Je décide donc de finir mon encolure par un simple coup de surjeteuse, puis on replie, on pique et on va se coucher. Ce n’était plus un poil dans la main mais toute la tresse de Raiponce, longueurs et pointes brillantes de santé. Et le pire, c’est que le rendu est nickel. Toujours plus immoral.
Et puis le dernier coup de flemme, mais de cela on ne me tiendra pas trop rigueur, c’est que la broderie que j’avais en tête s’est vite transformée en patchs autocollants posés en 2 minutes. J’adore broder, mais ma passion pour la couture a tendance à monopoliser tous les moments de temps libre que je peux grappiller. Je réserve désormais broderie et tricot pour les périodes de vacances loin de la machine.
Alors certes, elle sera un peu trop chaude pour les jours caniculaires qui s’annoncent, mais elle a été portée dès le lendemain de sa réalisation et franchement, elle était parfaite avec son effet boxy mais pas trop. Je ne sais pas s’il y a un dieu pour les feignasses, mais si oui il est sûrement breton.
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