
… À quelle blogueuse couture influente doit-on le fait que la double gaze soit devenue THE tissu à coudre depuis 3-4 ans ?
Qu’elle se dénonce, pour que je puisse lui jeter des cailloux.
Je déteste ce tissu, je le DÉTESTE. Il est mou, il se déforme, le droit fil est impossible à trouver, le coupon change de forme dès qu’on donne un coup de fer, les lisières se recroquevillent sur elles-mêmes, on coupe une pièce en suivant le patron et quand on l’utilise, c’est pour réaliser que sa forme n’a rien à voir avec ce qu’on a coupé.
Et tout ça pour, au final, se retrouver avec un truc qui ressemble à une version king size d’un vêtement pour bébé.
Je ne sais pas ce qui nous a pris collectivement, nous les couturières connectées, quand on s’est toutes mises à coudre de la double gaze dans un bel ensemble. Un marchand de tissus a dû toucher un gros stock à prix cassé, et a monté une opération « tendance » avec une blogueuse complice, c’est la seule explication valable. Et derrière, on est toutes tombées dans le panneau… Et le PIRE, c’est que certaines marques qui ont bien compris notre moutonnerie enthousiaste, suivez mon regard, en ont profité pour nous sortir des doubles gazes « luxe », « à pois dorés », « lurex » et tout ça au prix du Liberty authentique. AU SECOURS.
… Alors qu’il y avait de belles popelines, d’élégants satins de coton ou même de chastes batistes qui étaient à notre service, tenue impeccable et couture les doigts dans le nez, pour un résultat impeccable…
Et ce qui m’agace le plus, c’est que ma propre moutonnerie m’a amenée à acheter environ 7 mètres de ce tissu du démon (répartis en trois couleurs différentes) pour que je me rende compte dès le premier coup de ciseau que je le détestais.
À ce jour, j’en ai fait une robe Mickaelle de République Du Chiffon (résultat ultra bof car trop mou), une jupette à taille élastiquée que j’ai mise 4 fois l’été dernier (élastique trop serré…) et une robe Helios d’Atelier Scammit, qui fait clairement robe de nuit dans ce tissu, et que j’essaie de broder pour voir si je peux la sauver.
Bilan plus que mitigé, quoi. J’ai donc décidé que les derniers coupons qui me restent seraient évacués dans des projets faciles, à base de formes rectangulaires et de couture en ligne droite.
D’où ce top à smocks, parfait pour cela.
Le site anglais de Burda, outre que c’est une pure mine de patrons, propose aussi parfois des tutoriels comme celui-ci, sur lequel je suis tombée en cherchant des idées de top à smocks, une lubie qui m’a prise d’un coup, comme souvent avec moi. Fallait que je smocke, me demandez pas pourquoi, fallait que je smocke.
Et cette technique est simplissime pour un résultat très sympa. Effet baby-doll seventies garanti, ou encore mieux : effet nineties quand on s’est toutes mises à copier le style des seventies… Qu’on portait des jeans pattes d’ef’ et des débardeurs à fines bretelles, en se faisant des petits chignons de chaque côté de la tête… en se prenant pour Anita dans Hartley Cœurs à Vif (les vrais savent).
En plus du tuto, j’ai ajouté deux longues bandes pour faire des liens noués autour du cou. L’effet « pin-up du camping de Palavas » est totalement assumé, le mode « sans soutif » aussi. C’est un top pour les vacances, ni plus ni moins, qui ne m’a demandé que 3 heures de boulot. Burda annonce une demi-heure dans le tuto, mais c’est seulement si tu es sous cocaïne que c’est exact.
Sinon, le thème de la semaine était vraiment « la couture en rectangle » car j’ai aussi réalisé deux sacs cabas (la blogueuse tendance dira « tote bags ») avec des carrés de jacquard vendus par Les Coupons de Saint-Pierre.
Je les adore, ils sont solides et stylés, chacun ayant un motif différent (mais assorti) sur chaque face. C’est dommage, je les ai découverts un peu tard et les motifs les plus jolis sont déjà épuisés, mais j’ai quand même très envie d’en acheter d’autres pour faire une collection. Ils seront top en sacs de plage, et aussi le reste de l’année, car j’en prends tous les jours un avec moi pour trimballer ma gourde, mon déjeuner, des dossiers…
Voilà, je pense que je suis parée en couture légère et pratique pour l’été, ne reste plus qu’à attendre les vacances (je dirais qu’il me reste environ 12h30 d’heures de bureau avant cette douce échéance, enfin je crois, je n’ai pas compté, évidemment).
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